Le pont Djurdjevica Tara: Un chef-d’œuvre d’architecture et d’histoire
Le pont Djurdjevica Tara, situé au-dessus du canyon de la rivière Tara dans le nord du Monténégro, est bien plus qu’un simple ouvrage d’art. Il est le point de jonction des routes en provenance de Zabljak, Mojkovac, et Pljevlja, reliant les villages de Budečevica et Trešnjica. Construit entre 1937 et 1940, ce pont en arc de béton est devenu une attraction incontournable, où des milliers de touristes viennent chaque année pour admirer sa majesté alliée entre nature et architecture.
Une prouesse d’ingénierie remarquable
Le pont Djurdjevica Tara, conçu par l’ingénieur Mijat Trojanovic et supervisé par le chef de projet Isaac Russo, mesure 365 mètres de long et s’élève à 172 mètres au-dessus de la rivière Tara. À l’époque de son achèvement, il était le plus grand pont en arc de béton pour véhicules en Europe. Avec cinq arches, dont la plus grande s’étendant sur 116 mètres, ce pont était un exploit technique remarquable, surtout compte tenu des limitations en termes de matériaux et d’outils de l’époque.
Avant la construction de ce pont monumental, il y avait à cet endroit un simple pont suspendu, inapte à supporter le passage de véhicules. Le projet de cette nouvelle construction moderne débuta en 1937. La famille suisse Kelay joua également un rôle crucial dans la mise en place de l’échafaudage en bois, indispensable à l’édification du pont. La hauteur de l’échafaudage du principal arc atteignait 141 mètres, un record jamais surpassé, utilisant 650 mètres cubes de bois de sapin taillé à la main.
Un ouvrage au milieu de la tourmente
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, l’achèvement du pont Djurdjevica Tara ne put être célébré. En avril 1941, les véhicules blindés de l’armée d’occupation italienne traversèrent le pont. La Yougoslavie fut promptement divisée en petites unités territoriales, et le Monténégro fut placé sous occupation italienne. Au-delà de l’occupation, les montagnes du Monténégro se prêtèrent à la guerre de guérilla, où de nombreuses factions résistantes se formèrent.
En 1942, les partisans de Tito décidèrent de détruire une partie du pont pour ralentir l’avancée des véhicules blindés italiens. La tâche fut confiée à Lazar Jaukovic, un des ingénieurs ayant participé à la construction du pont. Le 6 mai 1942, Jaukovic fit exploser l’un des arcs du pont avec une importante quantité de TNT, interrompant la seule traversée praticable du canyon de Tara. Cependant, son acte héroïque lui valut d’être capturé et exécuté par les Italiens sur le pont même.
Tous ces événements dramatiques furent plus tard immortalisés dans le film yougoslave de 1969, intitulé « Most » (Le Pont), ainsi que dans le roman néerlandais « Het land achter Gods rug » de A. den Doolaard, publié en 1956.
Renaissance et reconnaissance du pont Djurdjevica Tara
Après la guerre, le pont fut reconstruit en 1946 et une plaque commémorative en hommage à Lazar Jaukovic fut installée à proximité. De nos jours, le pont Djurdjevica Tara demeure un symbole de résistance et un témoignage de la bravoure des ingénieurs et des partisans. Cela a favorisé sa transformation en une destination touristique de premier ordre.
Avec le temps, le pont est devenu célèbre non seulement pour sa construction impressionnante mais également grâce aux récits de la Seconde Guerre mondiale associés à son histoire. Lors d’un voyage au Monténégro, la visite du pont Đurđevića Tara s’impose comme une étape incontournable pour les amateurs d’histoire, d’architecture, et de splendeurs naturelles
Activités touristiques et naturelles autour du pont Djurdjevica Tara
Le pont ne se contente pas d’être un lieu d’intérêt historique; il propose également une variété d’activités pour les visiteurs en quête d’aventures. Parmi ces activités, le rafting sur les rapides de la rivière Tara est particulièrement populaire. En effet, le canyon de la rivière Tara, qui s’étend sur 1333 mètres de profondeur, est le plus profond d’Europe et le deuxième plus profond du monde, après le Grand Canyon du Colorado. La rivière Tara, surnommée « la perle de l’Europe » pour la pureté de ses eaux, offre un cadre idéal pour les amateurs de sports nautiques et d’aventures en plein air.
La tyrolienne est une autre activité phare autour du pont Djurdjevica Tara qui attire de n. Trois tyroliennes de 350, 850, et 1050 mètres de longueur permettent aux visiteurs de traverser le canyon en toute sécurité tout en profitant de vues. Les prix varient selon la longueur, allant de 10 euros à 20 euros par descente. Pour les plus audacieux, le saut à l’élastique depuis l’arche la plus haute du pont est également une option.
Gastronomie et souvenirs
Pour ceux qui préfèrent des plaisirs plus calmes, plusieurs restaurants et kiosques aux alentours du pont offrent une cuisine monténégrine traditionnelle. Des boutiques de souvenirs de chaque côté du pont permettent aux visiteurs de ramener un petit morceau de cette expérience chez eux.
Comment s’y rendre ?
Pour atteindre le pont Djurdjevica Tara, plusieurs options s’offrent aux visiteurs. En voiture, il suffit d’entrer les coordonnées dans un GPS et de suivre le trajet. Les routes vers le pont permettent de profiter des paysages pittoresques environnants.
Pour ceux qui préfèrent une visite organisée, des agences touristiques locales à Podgorica, Zabljak et autres villes monténégrines proposent des excursions vers le pont. Ces visites incluent souvent le transport et des commentaires informatifs sur l’histoire et la construction du pont.
Enfin, il est toujours possible d’opter pour une visite guidée individuelle. Dans ce cas, un guide personnel vous prendra en charge dès le matin, vous montrera le pont et ses environs à votre rythme, et vous ramènera à votre hôtel en fin de journée.
Impact culturel du pont Djurdjevica Tara
L’impact culturel du pont est indéniable. En plus d’apparaître dans des films et des romans, le pont a été un sujet d’admiration pour de nombreux artistes et écrivains. Le pont et son histoire rappellent la résilience humaine et la capacité à surmonter des épreuves apparemment insurmontables.
Enfin, l’appréciation pour ce chef-d’œuvre d’ingénierie et de nature ne se limite pas qu’aux visiteurs. Le pont Djurdjevica Tara suscite également l’intérêt des chercheurs et des historiens, toujours fascinés par sa conception audacieuse et son histoire riche.
En conclusion, le pont de Djurdjevica Tara n’est pas seulement un exemple éblouissant d’architecture et de génie civil, mais aussi un monument imprégné de l’histoire poignante et héroïque du Monténégro.