Développeur web aux Etats-Unis : le Saint Graal ?

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La communauté des développeurs francophones vous le confirmera : tous les spécialistes du code ont, à un moment ou à un autre dans leur carrière, fait le point pour se demander s’il ne fallait pas s’expatrier aux USA pour doubler, tripler, quadrupler voire quintupler sa rémunération. Ce n’est pas une légende urbaine : face à la pénurie des talents, à la montée des exigences des clients et à la fréquence frénétique à laquelle les innovations se succèdent, les entreprises américaines ont bien plus besoin de développeurs compétents que les firmes de nos contrées européennes.

Pourquoi les développeurs français convoitent le CDI outre-Atlantique ?

La logique économique est pragmatique, immuable et sans équivoque : le pays qui affiche une demande supérieure à l’offre marque un point. Et dans un domaine d’activité aussi technique et aussi dynamique que le développement web, cette maxime est encore plus vraie. C’est donc le cas des Etats-Unis, haut-lieu du développement informatique dans le monde. Ici, l’industrie de la tech est une composante phare du tissu économique du pays. Le cabinet Cyberstates réalise chaque année une analyse de l’économie américaine, avec à la clé un classement très attendu sur la contribution de chaque filière au PIB. L’industrie tech se classe dans le top 10. C’est même le 5e contributeur à l’économie dans les 22 Etats les plus riches du pays.

Selon la même étude, le secteur de l’IT devrait connaître une belle hausse de 13% en 2018 (les chiffes réels ne seront disponibles que pendant le 2e trimestre 2019), avec une augmentation des effectifs de 13% sur les 10 prochaines années… pour peu que les recruteurs puissent dénicher les bons profils dans un contexte marqué par la pénurie des talents et le déséquilibre quasi-structurel entre l’offre et la demande. Les Etats-Unis abritent sur leur territoire les 6 plus grosses enseignes IT du monde. La « guerre » qu’elles se livrent pour attirer les meilleurs développeurs suffit à elle seul pour doper les salaires, améliorer les conditions de travail des salariés, etc. Résultat : les développeurs qui exercent leur talent sur le sol US figurent parmi les travailleurs les plus choyés au monde. On comprend donc aisément que les développeurs français convoitent le Graal du CDI outre-Atlantique.

La fuite des cerveaux n’est pas motivée par le seul critère pécuniaire

Il n’est pas rare que des offres d’emploi pour des profils de développeurs experts proposent des salaires oscillant entre 100 000 et 200 000 $. Ce n’est bien sûr pas la norme. Il s’agit dans ce cas là surtout de géants de la tech comme Google et Apple. Mieux que ça : dans des domaines nouveaux où la demande est ultra-croissante comme l’Intelligence Artificielle, l’Internet des Objets ou encore le Big Data, les salaires annuels peuvent frôler le million de dollars. Ca fait rêver ! En 2016, et pour donner un coup de fouet à sa startup OpenAI qui stagnait, Elon Musk a débauché à Google Sutskever et Ian Goodfellow, deux experts IA très convoités, pour respectivement 1,9 million et 800 000 $ par an. Enfin, une étude menée par le cabinet RH Hired montre que l’herbe est (beaucoup) moins verte en dehors des Etats-Unis, même dans les plus grandes métropoles du monde. Ainsi, un ingénieur logiciel touchera en moyenne 55 000 $ à Paris et 73 000 $ à Londres par an. Maintenant, si l’on ajuste ces salaires « bruts » au coût de la vie dans les pays et villes en question, le salaire parisien remonte à 85 000 $ par an. On reste toujours aussi loin des 142 000 $ annuels que touche en moyenne un développeur web à San Francisco (+67%). C’est donc principalement la disparité financière qui fait des Etats-Unis l’ultime eldorado pour les développeurs français… mais ce n’est pas le seul critère qui entre en jeu. Vous voulez tenter votre chance ? Demandez l’ESTA USA et vivez le rêve américain !

Aux USA et, plus globalement, dans les pays anglo-saxons, les salariés bénéficient d’une plus grande flexibilité. Les horaires sont en effet plus « négociables », le télétravail est entré dans les mœurs et les employeurs ne voient pas forcément d’un mauvais œil l’autonomie, l’indépendance et la prise de risque. De plus, les salariés sont souvent encouragés à faire preuve d’audace, quitte à faire dans l’intrapreneuriat pour porter des idées novatrices et essayer de les concrétiser. Enfin, l’échec n’est pas forcément mal vu, ce qui permet aux salariés d’aller au-delà de leur zone de confort et de tenter de nouvelles choses sans craindre les réprimandes ou le licenciement. On peut présumer que les développeurs français qui tentent le rêve américain sont sensibles à ce « panier » d’avantages, ce qui nuance les titres de certains médias qui parlent d’une fuite des cerveaux exclusivement motivée par l’appât du gain.

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